Chapitre III Les
trois fonctions primordiales des systèmes
vivants.
L'être
vivant est un système ouvert qui est
interconnecté avec tous les autres
systèmes de l'univers. Sa survie dépend de ses
interactions avec son
environnement, auquel il doit s'adapter. Or, comme tout
phénomène réel et
objectif, l'être vivant
doit être défini
par les trois paramètres cosmiques: matière,
espace et temps. Il faut donc
admettre qu'en tant que système, il doit posséder
trois fonctions ou complexes
fonctionnels qui lui permettent, pour survivre, de maintenir ces trois
aspects:
sa composition matérielle, sa forme ou dimension spatiale et
sa permanence ou
évolution temporelle. Il existe
certainement une fonction biologique qui maintient la composition
matérielle,
et qui fournit l'énergie nécessaire au
système. Cette fonction est bien connue
sous le nom d'homéostasie. Il existe
nécessairement aussi une fonction qui maintient la forme et
l'unité du système
par l'établissement des relations spatiales entre les
parties composantes, et
qui préserve son unité individuelle et son
autonomie face à la multitude des
autres systèmes. C'est pourquoi cette fonction peut
être appelée hétérostasie. Enfin il
existe une fonction assurant la permanence du système dans
le temps et son
adaptation aux changements intervenant dans son milieu à
travers le temps. A
cette fonction d'évolution il convient de donner le nom de
téléostasie. La suite
de cet exposé va montrer que ces fonctions ne sont pas
seulement une vue de
l'esprit, mais qu'elles correspondent à des
réalités. Quelle que soit la
méthode d'approche du vivant, on n'échappera pas
à ce triple aspect
fonctionnel. Que ce soit par la biochimie, la biophysique, la
cytologie,
l'embryologie ou par les thérapeutiques, on retrouvera
toujours les mêmes caractéristiques
spécifiques de chaque fonction. Il faut
cependant relever que nous ne pouvons pas voir les fonctions en tant
que
telles. Nous pouvons seulement observer des
phénomènes, les manifestations des
organes ou sous-systèmes chargés d'une fonction.
Chaque organe a lui-même un
triple aspect, à savoir une composition, une disposition
spatiale et un mode de
régulation, donc d'évolution dans le temps. Cette
intrication n'est pas en
contradiction avec le postulat des trois fonctions primordiales. Elle
explique
au contraire à la fois la complexité et
l'unité dans cette complexité du
système vivant. En effet, que l'on considère
l'organisme dans son ensemble, ou
seulement un organe, un sous-système de n'importe quel
niveau, chacune des
trois fonctions pourra toujours y être reconnue
aux mêmes
spécificités des substances composantes ou
des aspects
énergétiques, aux mêmes
spécificités des formes ou structures
spatiales et aux mêmes spécificités des
régulations. Bien que très incomplets,
les développements qui vont suivre en donneront un
aperçu. I . -
HOMÉOSTASIE.
Ce mot est
bien connu en biologie, où il signifie la stabilisation des
différentes
constantes physiologiques du milieu intérieur,
c'est-à-dire le maintien non
seulement de sa composition chimique, mais encore de ses
caractéristiques
physiques ou énergétiques telles que la
température, le pH, la pO2 etc. Il
s'agit donc des fonctions du métabolisme. Conformément
à l'antagonisme substance-énergie, qui
définit la matière, on distingue deux
aspects fonctionnels opposés du métabolisme:
l'anabolisme et le catabolisme.
L'anabolisme désigne l'assimilation des substances
nutritives et leur
transformation en structures propres
à
l'organisme. Le catabolisme signifie au contraire la
décomposition graduelle de
ces substances pour produire l'énergie nécessaire
au fonctionnement
physiologique. Le concept d'homéostasie est donc synonyme de
celui de
métabolisme et repose sur l'antagonisme
substance-énergie, le même qui définit
la matière en physique. Les
composés organiques dont les éléments
constituants les plus importants, du
point de vue de la quantité, sont le carbone,
l'hydrogène et l'oxygène,
représentent le substrat matériel du
métabolisme. Ce sont en effet les sucres
et les graisses, formées de ces trois
éléments seulement, qui constituent les
réserves d'énergie de l'organisme. Cette
énergie est une énergie chimique basée
sur un autre antagonisme: la réduction et l'oxydation. Les
substances
organiques sont produites par réduction avec fixation
d'énergie. Leur oxydation
contrôlée libère au contraire cette
énergie et la rend disponible pour les
besoins physiologiques. C'est pour
cette raison que l'organisation spatiale, en ce qui concerne cette
fonction,
est caractérisée par une disposition des
composantes en volumes, et que les
régulations des relations métaboliques entre les
organes sont basées sur les
systèmes circulatoire et endocrinien, qui permettent le
transport de molécules
en milieu liquide. Si l'on
examine à présent la cellule,
unité-type de tout organisme vivant, on constate
que tout le métabolisme se déroule dans le
cytoplasme qui contient toute une
série de sous-structures ou organelles, assurant chacune une
fonction
particulière de l'homéostasie. Au cours
du développement embryonnaire des organismes
supérieurs, trois feuillets
germinatifs se forment après les premières
divisions cellulaires de l'ovule.
Tous les organes qui dérivent de l'un de ces feuillets ,
l'endoderme, servent
aux fonctions de l'homéostasie: à la digestion,
au métabolisme et à sa régulation
endocrinienne. Les moyens
thérapeutiques qui influencent l'homéostasie,
donc les fonctions métaboliques,
sont des substances, des molécules ou des
énergies chimiques, qui interviennent
directement dans le métabolisme. On peut classer ces
thérapies en physiologiques
et non physiologiques. Les physiologiques sont celles qui apportent des
éléments ou des énergies
nécessaires au fonctionnement normal de l'organisme.
La diététique et la médecine
orthomoléculaire, par exemple, fournissent des
suppléments en substances nutritionnelles essentielles, des
vitamines et des
minéraux. On peut leur adjoindre des traitements agissant
par des énergies
telles que l'oxygénothérapie et les cures
climatiques et balnéaires. Les
traitements non physiologiques sont ceux qui interfèrent
avec le déroulement
normal ou anormal du métabolisme par des substances
étrangères au corps et qui
agissent surtout en bloquant certaines étapes des
chaînes de réactions
biologiques. C'est le cas de la plupart des traitements
pharmacologiques ainsi que
de certaines procédures chirurgicales. Dans cette
classification, il faut réserver une place à part
à la phytothérapie et à
l'organothérapie, ainsi qu'à d'autres
traitements, tels que lithothérapie,
oligoéléments catalytiques etc. Ces
méthodes apportent des substances à
l'organisme, des substances qui peuvent même être
toxiques à forte dose. Mais
aux faibles dosages utilisés, elles agissent autant ou
davantage en stimulant
une fonction par une information que par l'effet chimique de la
substance. Il s'agit
donc de thérapeutiques hybrides, agissant à la
fois sur l'homéostasie et sur la
téléostasie. L'homéostasie
peut donc être résumée par le mot
métabolisme avec ses deux dynamismes
antagonistes, l'anabolisme et le catabolisme. Ses substrats essentiels,
les
substances organiques, sont formés surtout par les
éléments carbone, hydrogène
et oxygène. Son énergie spécifique est
l'énergie chimique obtenue par la
fonction réduction-oxydation. Dans la cellule, le
métabolisme occupe le volume
du cytoplasme. Chez les organismes supérieurs, les organes
de la nutrition et
du métabolisme sont, à l'exception du rein, des
dérivés de l'endoderme. Le
métabolisme a son propre système de
régulation des fonctions avec la
circulation sanguine et le système endocrinien. II . -
HÉTÉROSTASIE.
Le mot
hétérostasie désigne la fonction qui
détermine l'aspect spatial des systèmes
biologiques. Celui-ci comprend aussi bien la forme
extérieure de l'être vivant
que la disposition interne de ses parties composantes, des organes.
L'hétérostasie est essentiellement la fonction
qui relie les parties pour
former un ensemble, une unité. Cette fonction de
communication a aussi la tâche
de relier le système individuel avec les autres
systèmes de l'environnement,
tout en préservant son unité et
individualité par rapport aux influences
étrangères, ce qui est
réalisé par l'intermédiaire des
organes sensoriels et
moteurs. Si l'on
examine de nouveau la cellule, on constate que ce qui assure son
unité et qui
la délimite de l'environnement, c'est la membrane; ce qui
permet la
communication avec la diversité extérieure, c'est
la membrane; ce qui lui donne
une forme, qui lui permet d'adhérer ou de se
déplacer sur une surface, c'est
encore la membrane. Toutes les fonctions relevant de la
définition de l'hétérostasie
sont assurées au niveau de la cellule par la membrane. La matrice
structurale de chaque membrane est formée de phospholipides.
Ce sont des
molécules qui se composent d'une tête hydrophile
et polaire et d'une queue
hydrophobe et apolaire. En raison de leurs forces d'attraction et de
répulsion,
ces molécules se disposent queue à queue, de
telle façon qu'il se forme une
double couche de molécules, où seules les
têtes hydrophiles sont en contact
avec les milieux liquides, de part et d'autre de la membrane. Une
propriété
fonctionnelle importante de la membrane réside dans sa
polarisation. En raison
de la disposition externe des têtes polaires et de la
présence de phosphates
associés ou non à des cations, la membrane est
toujours électropositive sur une
de ses faces et électronégative sur l'autre.
Telle est l'origine de la
propriété la plus importante de la membrane: sa
polarisation électrique. La
polarisation de la membrane constitue au niveau de la cellule la base
fonctionnelle de la communication. Cette fonction de la membrane
cellulaire a
atteint son niveau de perfectionnement le plus
élevé avec le développement du
système nerveux. Chaque fibre nerveuse est en effet le
prolongement de la
membrane polarisée d'une cellule. L'alternance de
polarisations et de dépolarisations
selon des fréquences variables permet à la fibre
nerveuse de transmettre des
signaux ou informations. Quand on
parle de communications, on pense en général que
c'est la fonction du système
nerveux. Cela est sans doute vrai pour la communication avec
l'environnement,
mais ce n'est pas complet en ce qui concerne la relation entre les
organes. En
effet dans les premières phases de
l'embryogenèse, le système nerveux ne peut
pas participer aux relations entre organes, car il n'est
développé que tardivement
et ne devient pleinement fonctionnel chez l'homme qu'après
la naissance. Et
pourtant c'est justement à ce stade de la vie que toute la
disposition des
organes et leur différenciation s'effectue. Il doit donc
exister une fonction
d'hétérostasie qui précède
la formation du système nerveux et qui trace sans
doute même le plan de développement de celui-ci. Si l'on
examine bien les premières phases de
l'embryogenèse, du développement de la
forme corporelle et de la disposition spatiale des organes, on est
frappé par
le fait que les processus fondamentaux résultent de
polarisations. Déjà la
première division cellulaire est
précédée d'une polarisation. Elle est
en effet
induite par la séparation de deux corpuscules,
les centromères
ou diplosomes, qui se trouvent normalement réunis dans
la cellule, mais qui, à ce stade, forment deux
pôles. Tous les chromosomes se
réunissent alors dans le plan équatorial entre
les deux pôles, où ils se
dédoublent dans leur sens longitudinal. Les deux chromosomes
identiques de
chaque paire ainsi formée migrent alors en sens
opposé vers les deux pôles
formés par les corpuscules, avant que la division du corps
cellulaire en deux
parties égales intervienne. Ainsi chaque cellule fille
obtient un jeu complet
de chromosomes. L'oeuf
fécondé (le zygote) et l'amas cellulaire (la
morula) formé par les premières
divisions cellulaires présentent également une
polarisation morphologique entre
un pôle animal et un pôle
végétatif. A partir des cellules provenant de ces
deux pôles, se forment alors les deux premiers feuillets
germinatifs,
l'ectoderme et l'endoderme. Le premier donnera la peau, le
système nerveux et
les organes des sens, donc tous les organes de la
communication avec l'environnement. L'endoderme
par contre formera, comme cela a déjà
été mentionné, les organes de la
digestion et du métabolisme assurant
l'homéostasie. Cette première polarisation
donnera naissance à d'autres polarisations, d'ordre
secondaire, s'établissant
entre formations cellulaires ou
organes. Les embryologistes parlent en effet de gradients et d'axes
morphogénétiques (dorso-ventral,
céphalo-caudal, latéral) et même de
champs
morphogénétiques (1), apparemment sans prendre
sérieusement en considération
l'existence complémentaire d'un champ
énergétique polarisé. Selon la logique
de
la complémentarité des antagonistes
substance-énergie, il résulte cependant
qu'une structure polarisée ne peut exister sans une
énergie polarisante. Il semble
qu'à tous les niveaux de l'organisation biologique, la
fonction primordiale de
l'hétérostasie soit fondée sur
l'énergie électrique sous forme de surfaces
électriquement polarisées. C'est le cas au niveau
de la cellule, comme le
montre l'étude de la membrane et de la fibre nerveuse. Il
est plus que probable
qu'il en est de même pour l'ensemble de l'organisme et les
rapports entre les
organes. Il suffit, en effet, que les charges
électrostatiques des organes,
formations cellulaire ou cellules individuelles soient
légèrement différentes
pour qu'il se forme entre eux des plans électriquement
polarisés. Le réseau de
ces plans et de leurs intersections pourraient constituer la base
énergétique
d'un système de communication global. De
nouvelles conceptions dans la recherche biologique vont dans ce sens.
Les plans
entre feuillets embryonnaires, entre organes ou même entre
cellules, ne sont en
effet pas vides mais occupés par une substance fondamentale
d'origine
mésenchymateuse. Ce tissu provient surtout du
mésoderme, du troisième feuillet
germinatif, qui est formé par invagination entre l'ectoderme
et l'endoderme. De
cette couche intermédiaire proviennent le système
locomoteur et de soutien
(muscles et squelette), mais aussi les vaisseaux sanguins et les
cellules du
sang et du système immunitaire en
général, ainsi que ces cellules qui forment
le tissu conjonctif et sa substance fondamentale. Ce tissu proche du
mésenchyme, que l'on trouve dès le
début de l'embryogenèse, constitue selon A.
Pischinger (2) le véritable
milieu
intérieur responsable des réactions globales de
toute nature de l'organisme. La
substance fondamentale joue en effet un rôle central dans la
nutrition
cellulaire, dans toutes les réactions inflammatoires et de
défense immunitaire,
mais aussi dans les communications entre cellules et organes. Il s'agit
du
point de vue macroscopique du tissu conjonctif, du point de vue
microscopique
de polymères glucidiques qui existent à
l'état libre ou liés à des
protéines et
à des lipides. Ces protéoglycanes, qui
constituent un réseau continu entre les
formations cellulaires de tout l'organisme, ont des
propriétés électriques
remarquables. Elles sont polarisées et
électriquement instables, réagissant aux
stimulations de tout genre par une dépolarisation qui se
propage comme une
réaction en chaîne sur de longues
portées. Ces polymères glucidiques sont
phyllogénétiquement bien plus anciens que le
système nerveux. Ils sont aptes à
la conduction et distribution rapide d'informations. La structure
combinée
d'eau et de polymères glucidiques constitue, selon H.
Heine, le système
d'information et de défense le plus ancien des
êtres polycellulaires. (3) Cette
substance fondamentale apparaît donc
déjà avec la formation de ce troisième
feuillet germinatif et tapisse dès lors d'une couche
très fine toutes les
surfaces de contact entre les structures embryonnaires et entre les
organes et
segments d'organes qui en dérivent. Une des structures les
plus importantes de
la substance fondamentale est formée par les fibres de
collagène qui, à part
leur fonction bien connue de soutien du squelette et du tissu
conjonctif,
possèdent la propriété d'une
polarisation électrique, présente en permanence,
non seulement dans le sens longitudinal des fibres mais encore
perpendiculairement à celles-ci, dans le sens transversal
(4). Cette propriété
consolide l'hypothèse que toute production et conservation
de formes repose
finalement sur la polarisation électrique. Cette
propriété de la substance
fondamentale, qui permet une transmission rapide d'informations, est la
condition de la régulation globale primordiale des
organismes polycellulaires
supérieurs. Elle constitue le principe fondamental de la
communication entre
les parties et par conséquent de l'unité de
l'ensemble. Le système nerveux,
d'apparition tardive, n'est sans doute qu'un perfectionnement de cette
fonction
primordiale. Sa topographie se forme apparemment par le fait que les
faisceaux
nerveux cheminent le long de ce réseau de plans
polarisés, pour perfectionner
une fonction préexistante par une plus grande vitesse et
surtout par une plus
grande précision dans la transmission d'informations. Ces
performances sont
surtout importantes pour réagir rapidement à
l'environnement, mais dans les
régulations fondamentales de l'organisme, elles ne jouent
qu'un rôle
secondaire. La
fonction primordiale appelée
hétérostasie produit donc ses effets
principalement par les polarisations électriques. La
polarisation de l'ovule
fécondé se développe et se
différencie parallèlement à la
morphogenèse pour
aboutir à la polarisation du champ
énergétique ou
morphogénétique hautement
complexe de l'adulte, qui est maintenu par les structures stables mais
polarisées elles aussi de la substance fondamentale et qui
règle la
coordination des fonctions cellulaires par l'intermédiaire
des membranes
également polarisées. Les
méthodes de traitement qui agissent sur
l'hétérostasie, sur les relations
spatiales entre les parties corporelles, sont donc celles qui
influencent la
substance fondamentale. L'interconnexion globale des cellules et
organes à
travers la substance fondamentale n'a guère retenu
l'attention de la médecine
officielle. Dans les médecines naturelles par contre, de
nombreuses méthodes
existent, qui agissent sur ce système de communication par des moyens divers, non
spécifiques. Toutes
les thérapies réflexes qui stimulent la peau, le
tissu conjonctif, les muscles
ou le squelette, influencent le fonctionnement de la substance
fondamentale et
appartiennent donc à cette catégorie. Les
recherches biologiques et chimiques dans le domaine de la
régulation
fondamentale indiquent une relation étroite entre les
propriétés des points
d'acupuncture et celles de la substance fondamentale. Le point
d'acupuncture
n'est par principe pas une structure mais une projection sur la peau
d'un
processus énergétique qui se déroule
dans des couches plus profondes de la
substance fondamentale. On peut se représenter le
système des méridiens
d'acupuncture comme un réseau de projections sur la surface
corporelle de ces
plans de contact polarisés qui se sont formés
entre structures et segments
organiques d'origine embryologique différente (5). Le point
d'acupuncture peut
alors être conçu comme l'intersection entre la
projection d'un plan
longitudinale, correspondant à un trajet de
méridien, et une projection d'un
plan transversal ou segmentaire. Les points d'acupuncture sont en tout
cas
situés le plus souvent au-dessus de plans de contact de
structures différentes
situées en profondeur (muscles, tendons, os) et peuvent donc
être en liaison
directe avec les organes internes par l'intermédiaire de la
substance
fondamentale qui sépare toujours ces structures. D'autre
part les points
d'acupuncture qui sont impliqués dans une pathologie, se
reconnaissent aux
altérations typiques des propriétés
fonctionnelles et énergétiques que la peau
présente aux endroits correspondants. Les modifications de
la consistance de la
peau et de sa conductivité électrique et thermique
sont bien connues et
utilisées pour le
diagnostic en acupuncture. Des précisions
supplémentaires sur l'acupuncture et
d'autres thérapies apparentées sont
données dans l'annexe . En résumé,
l'hétérostasie peut être
conçue comme la fonction des systèmes de
communication, de liaison ou de connexion, le terme communication
étant pris
ici dans le sens étymologique strict des liaisons spatiales
et non pas dans
celui des informations. Au niveau cellulaire, la structure
spécifique de cette
fonction est la membrane. Elle est polarisée et
composée de phospholipides.
L'élément phosphore joue un rôle
déterminant dans les
propriétés fonctionnelles de la membrane.
La communication avec le monde extérieur passe par la peau,
les organes des
sens et le système nerveux, qui dérivent tous du
même feuillet germinatif,
l'ectoderme. Mais la communication entre les organes est
assurée par la
substance fondamentale, qui englobe tous les organes et toutes les
cellules
dans un seul système de liaisons interconnectées,
sur lequel repose la
régulation fondamentale de toutes les fonctions cellulaires.
Cette structure
fondamentale, le tissu conjonctif, ainsi que le squelette et toutes les
structures qui produisent et maintiennent la forme corporelle, prennent
leur
origine dans le troisième feuillet embryonnaire, le
mésoderme. Mais le principe
énergétique qui sous-tend cette fonction se
présente à tous les niveaux et pour
toutes les formes d'intégration spatiale, sous l'aspect de
la polarisation
électrique. Tel est le cas pour la membrane cellulaire et le
système nerveux,
il en est de même pour les macromolécules dont se
compose la substance
fondamentale, le système de communication
phyllogénétiquement le plus ancien
des organismes pluricellulaires. La polarisation de l'organisme
apparaît de la
manière la plus évidente dans l'ovule et les
premiers stades embryonnaires.
Elle détermine sans doute l'orientation des divisions
cellulaires et par
conséquent le développement des organes, la
croissance et la construction des
formes corporelles. L'acupuncture est la plus typique et la plus
élaborée des
méthodes thérapeutiques agissant sur
l'hétérostasie, mais de nombreuses autres
thérapies réflexes sont à classer dans
cette catégorie. III.
- TÉLÉOSTASIE.
Le
néologisme téléostasie
désigne la fonction qui régit les mouvements et
transformations qui sont nécessaires pour l'adaptation de
l'être vivant aux
changements de l'environnement intervenant au cours du temps, et par
lesquels
son existence et son identité peuvent être
préservées. La téléostasie
est donc
essentiellement la fonction de l'évolution. Le sens
fonctionnel et biologique
du temps a déjà été
discuté avec l'antagonisme
détermination-indétermination
qui est à l'origine de toute représentation de
l'évolution, et l'importance de
l'indéterminable et de l'imprévisible dans toute
évolution a été relevé. Bien que
cet antagonisme soit en contradiction avec les principes de la
méthode
scientifique classique, il n'a pas pu échapper aux
principaux chercheurs dans
le domaine de l'évolution biologique. Le titre du bestseller
de Jacques Monod, "Le hasard et la
nécessité" est significatif à cet
égard, puisqu'il désigne le rôle que
jouent l'indétermination du hasard et la
détermination de la sélection. Son
collègue, le biologiste moléculaire François
Jacob, qui
a écrit "La logique
du vivant", commence le chapitre consacré au temps par les
mots suivants:
"Le temps représente aujourd'hui pour le biologiste beaucoup
plus qu'un
simple paramètre de la physique. Il est indissociable de la
genèse même du
monde vivant et de son évolution." (6)
En effet, pour l'être vivant, le
passé apparaît comme une mémoire et le
futur comme un projet. Le problème de l'évolution
de la vie vers des formes de
plus en plus complexes oblige ceux qui cherchent à
l'approfondir, à
reconsidérer fondamentalement le sens qu'ils donnent au
temps. Mais avec
la logique de sa méthode scientifique, qui ramène
l'organisation biologique à
des compositions moléculaires (réductionnisme) et
à des causalités linéaires
(déterminisme), la recherche s'est
empêtrée dans des contradictions
inextricables. Cela concerne surtout la théorie
néodarwinienne de l'évolution
admise aujourd'hui, qui veut expliquer l'évolution par des
mutations au hasard
et une sélection destructrice. Ainsi E.
Mayr (7) affirme d'une part que les modifications de
comportement précèdent
la mutation en exerçant une pression sélective,
alors que par ailleurs il
précise au contraire que la sélection est
postérieure à la mutation qui est due
au hasard. Pour des raisons faciles à comprendre, certains
biologistes sont
donc tentés d'imiter les physiciens et de
résoudre les contradictions en
déclarant le temps réversible. Lupasco a
défini le temps de façon judicieuse par son
principe d'antagonisme.
Paradoxalement il est pourtant resté fidèle au
déterminisme classique. En
choisissant l'antagonisme actualisation-potentialisation pour
définir le temps,
il évita soigneusement l'élément
aléatoire, incertain et imprévisible qui est
caractéristique de toute évolution, qu'elle soit
physique ou biologique (8).
Mais cet antagonisme, applicable à des mécanismes
réversibles, donne en fait un
sens réversible au temps. (voir aussi l'annexe
) A présent,
l'importance accordée au hasard dans la recherche a
augmenté par le
développement de l'informatique et surtout
des intelligences artificielles. Partant des principes de base de la
théorie de
l'information, H Atlan a
établi les
conditions fondamentales de l'auto-organisation des systèmes
biologiques en les
formalisant mathématiquement. Dans les conclusions de son
oeuvre
"L'organisation biologique et la théorie de l'information",
il écrit:
"...les processus d'auto-organisation
qui apparaissent a posteriori comme la réalisation d'un
projet, sont en réalité
les effets de facteurs aléatoires de l'environnement, que
n'importe quel
système peut utiliser de cette façon,
à partir d'un certain degré de
complexité
structurale et fonctionnelle. ... Les processus
d'auto-organisation étant premiers
par rapport à ceux de reproduction invariante, ces derniers
jouent le rôle
certes fondamental, mais second, de
l'adjonction de mémoires aux mécanismes
d'auto-organisation, capables d'arrêter
et de figer ces derniers, de telle sorte que certaines
étapes en soient
conservées et amplifiées à moindres
frais. Ceci augmente considérablement la
fiabilité du système." (9) L'essentiel
des conclusions de H. Atlan est
résumé dans ces citations. Elles laissent
apparaître qu'il était conscient de
la complémentarité qui relie les processus soumis
à l'indétermination du hasard
à ceux qui dépendent de la
détermination des mémoires. Atlan
oppose sa théorie à celles qui sont encore
aujourd'hui en
vigueur en biologie, où l'évolution
apparaît a posteriori comme l'effet de mutations
des structures génétiques
préexistantes. Il faut remarquer à ce propos qu'Atlan
reste strictement
attaché aux
principes de la méthode scientifique, à la
logique d'exclusion de la
contradiction, au réductionnisme et au
déterminisme et par conséquent au
principe de causalité linéaire, selon lequel la
cause précède l'effet. D'où une
certaine confusion dans ses propres conclusions, où il
cherche à expliquer la
différence de sa conception de l'évolution par
rapport à la théorie classique,
par un renversement de l'ordre des causalités. (10) Les
exemples de Lupasco et d'Atlan
montrent que des chercheurs, qui pourtant partent de nouveaux axiomes
ou
présupposés qui sont adéquats, peuvent
être conduits à des confusions et des
contradictions, parce qu'ils restent attachés au principe
déterministe qui
reste profondément ancré dans les sciences.
Certes, comme méthode de recherche,
le déterminisme, comme le réductionnisme
d'ailleurs, reste extrêmement efficace
et indispensable (Descartes n'a d'ailleurs jamais prétendu
davantage à propos
de sa méthode). Mais si l'on applique le
déterminisme non seulement à des
dispositifs expérimentaux limités dans le temps
et dans l'espace, mais, en tant
que principe universel, à toutes les relations
fonctionnelles, l'élevant ainsi
au rang métaphysique, il conduit à
l'incohérence et à la confusion. Cela ne
vaut pas seulement pour la biologie, mais peut conduire aussi
à tous les
niveaux de la physique dans des impasses, I.
Prigogine et I. Stengers l'ont largement
démontré dans leurs livres. Le
problème du temps et de l'évolution doit
être placé dans un contexte tout
nouveau, depuis que le physico-chimiste et prix Nobel Ilya
Prigogine a élucidé le
phénomène des "structures
dissipatives". Il s'agit de systèmes chaotiques dans
lesquels peuvent
se former, dans des
conditions qui sont
celles du fonctionnement de tout système réel,
c'est-à-dire
ouvert, des structures ordonnées plus ou moins complexes,
sous l'influence de facteurs
aléatoires
minimes de l'environnement. Cet ordre nouveau surgissant du chaos, ne
peut
cependant apparaître que dans des systèmes qui,
par suite d'un apport d'énergie
et/ou d'une structure préexistante complexe, se trouvent
loin de l'équilibre
thermodynamique. Au prochain chapitre, ce processus est
expliqué plus en détail
comme principe fondamental de l'auto-organisation. Il suffit de
remarquer ici
que l'indétermination de l'évolution ne peut pas
être attribuée, dans un sens
causal, à des influences aléatoires
extérieures, mais qu'elle résulte essentiellement
de l'instabilité du système lui-même.
L'indétermination fait partie, comme la
détermination, des propriétés
fondamentales de tout système complexe. La
téléostasie, définie par l'antagonisme
détermination-indétermination, régit
toutes les informations, ou plus précisément les
événements qui sont à
l'origine des transformations des systèmes ouverts, donc des
êtres vivants. Il
s'agit aussi bien d'informations
prédéterminées par des
mémoires et des
programmes que d'influences de l'environnement qui peuvent
paraître aléatoires,
mais qui, en tant qu'information, sont néanmoins
utilisées par le système
biologique complexe pour son auto-organisation ou adaptation. Compte
tenu du
fait que l'aptitude à la transformation et à
l'adaptation est en rapport direct
avec la complexité du système, on peut tirer la
conclusion que, selon les mêmes
lois, l'indéterminations signifie hasard et entropie pour
les systèmes
physiques simples, mais qu'elle prend le sens du libre choix, du
"projet" et de la néguentropie pour
les systèmes biologiques complexes. Si l'on
étudie à présent le modèle
de la cellule, pour chercher à quelles structures
spécifiques les propriétés de cette
fonction primordiale pourraient être
attribuées, il s'avère qu'il ne peut s'agir que
du noyau cellulaire et de ses
chromosomes, qui conservent les informations d'origine
héréditaire et qui
dirigent le métabolisme cellulaire. L'exploit le plus
spectaculaire de la
biologie moléculaire a été la
découverte du principe de base de
l'hérédité,
l'établissement de la structure et de la fonction de l'acide
désoxyribonucléique (ADN) dont se composent les
chromosomes. La biologie
moléculaire à réussi en effet
à déchiffrer le code par lequel la structure de
ces macromolécules est transcrite en séquences
d'acides aminés, formant ainsi
toutes les protéines qui fonctionnent comme des vecteurs
d'informations et
dirigent tout le métabolisme. Etant donné que les
quatre bases puriques et
pyrimidiques qui constituent le code de l'ADN sont, comme les acides
aminés,
des molécules contenant de l'azote, on peut supposer que les
composés azotés
ont une importance particulière dans la transmission et le
traitement
d'informations, donc pour la téléostasie. De ces
découvertes on tira un peu trop précipitamment la
conclusion que le code
génétique était à l'origine
de toutes les fonctions biologiques et que le
développement embryonnaire ainsi que le
métabolisme étaient
prédéterminés par
lui seul. Pourtant c'est un fait reconnu aujourd'hui que les
gènes
héréditairement transmissibles n'occupent qu'une
part minime des chaînes d'ADN
(2-3%) et que pendant toute la vie seulement 10% de l'ADN subit
effectivement
une transcription. La part principale de l'ADN doit donc exercer encore d'autres fonctions
que celle de
conserver des traits héréditaires. En
général on admet qu'il s'agit de la
régulation de la transcription. Selon le microbiologiste E. Guillé (11), la
génétique actuelle
fait une distinction entre deux types de séquences d'ADN:
1) Les séquences structurales ou
gènes de
structure, qui servent à la conservation de
l'espèce et qui sont à l'origine de
la transcription et de la synthèse des protéines. 2)
Les séquences répétées,
redondantes ou itératives, qui confèrent la
variabilité
individuelle des réactions et par conséquent
l'adaptabilité. Les gènes de structure
paraissent
confirmer le déterminisme cartésien. Il en va
tout autrement des séquences
répétées, qui ne sont pas traduites
mais jouent un rôle de régulation. Selon
Guillé, elles fonctionnent comme des récepteurs
et émetteurs de vibrations
électromagnétiques, comme des supports
vibratoires (SV). D'autre part ses
recherches lui ont permis de démontrer que les ions
métalliques jouent un rôle
décisif comme modulateurs des fréquences, donc
comme énergie vibratoire (EV).
Cette propriété de l'ADN d'échanger
des vibrations électromagnétiques avec
l'environnement désigne sa fonction: l'adaptation. Guillé décrit cette
ambiguïté de la fonction de l'ADN
de la manière suivante:
"Ceci nous amène à imaginer
l'évolution
des séquences d'ADN comme un conflit entre deux forces
opposées: celle visant à
la conservation et impliquant des limites d'environnement assez
strictes et la
force d'évolution entraînant une extrême
variabilité du
comportement et par suite de grandes
possibilités d'adaptation." (12) Les termes
antagonistes détermination et indétermination,
qui définissent la téléostasie,
la fonction de l'évolution et de l'information, se
retrouvent donc dans la
structure et les propriétés fonctionnelles de
l'ADN. Mais pour comprendre cela,
il faut évidemment savoir reconnaître
qu'à toute structure correspond un champ
énergétique complémentaire: un
principe admis en physique depuis des décennies.
A chaque masse localisable correspond en effet une énergie
qui n'est pas
localisable, un champ de forces qui est à l'origine des
interactions et des
relations en général avec l'environnement. C'est
pourquoi les processus qui
sont en rapport avec la téléostasie, avec le
traitement de l'information, ne
peuvent pas être expliqués par les structures
seules mais seulement par les
énergies vibratoires complémentaires de nature
électromagnétique. Toutes les
technologies des moyens de communication et du traitement de
l'information
transmettent les informations sous une forme quelconque de
séquences ou de
fréquences, donc de vibrations. Cela vaut aussi pour le
système nerveux, donc
en général pour toutes les informations
biologiques. Cela est une évidence que Guillé
a commentée par les propos
suivants:
"La matière vivante est
constituée
d'unités fonctionnelles duelles. Il s'agit de deux
éléments interdépendants: un
support vibratoire qui est le récepteur d'une
énergie vibratoire spécifique.
Nous obtenons ainsi le couple SV + EV.
A l'échelle matérielle: le
support
vibratoire peut être par exemple un colloïde-enzyme,
glycoprotéine constituante
des membranes cellulaires, acides nucléiques tels que l'ADN
ou l'ARN,
phospholipides, etc., ou une molécule aussi simple que la
molécule d'eau.
A l'échelle
énergétique: une gamme de
vibrations que nous pouvons caractériser par leur direction,
leur
fréquence et
leur amplitude met en
action et "anime" les supports vibratoires définis ci-dessus.
Tous nos sens fonctionnent ainsi: des
longueurs d'onde de fréquences et d'amplitudes
déterminées déclenchent le
fonctionnement de récepteurs spécifiques de
l'oeil, de l'oreille, des papilles
gustatives, etc.
Les recherches sur le son et la lumière
se
poursuivent sans qu'elles remettent en question l'ordre du cosmos et
les
opinions établies. Malheureusement il en va tout autrement
lorsque nous tentons
de généraliser l'étude des couples (SV
+ EV) sur l'ensemble des échelles de
vibrations. Les scientifiques crient au paranormal, les
médias s'alarment, les
"anormaux" qui osent étudier ces choses marginales sont
montrés du
doigt. Pour peu, la foule les brûlerait..." (13)
La logique de la
complémentarité entre masse et énergie
(Einstein) et
entre quanta et ondes (Heisenberg) est clairement établie en
physique depuis le
début du siècle. Il ne devrait plus
être permis de l'ignorer dans
l'enseignement des facultés de médecine, et de
réduire la biologie aux
compositions biochimiques sans tenir compte du champ
énergétique
complémentaire, dont le rôle est
déterminant dans toute activité ou
transformation, à tous les niveaux. Les
conceptions de E. Guillé
ont en effet
reçu une confirmation éclatante par les
résultats des recherches de F.A.
Popp dans le domaine des
biophotons; il s'agit là d'émissions de
lumière ultrafaibles qui sont présentes
dans tout organisme. Ce biophysicien a démontré
que l'ADN peut emmagasiner des
photons, donc des quanta de lumière ou d'énergie
électromagnétique, et que
ceux-ci peuvent de nouveau être libérés
sous forme cohérente, donc sous forme
de rayons laser (14). L'ADN peut ainsi activer des molécules
participant à une
réaction biochimique par l'émission de photons,
c'est-à-dire de vibrations
électromagnétiques de fréquences
adéquates, et diriger ainsi à distance les
processus métaboliques de la cellule tout en fournissant
l'énergie nécessaire. Par des
photons cohérents adéquats, l'ADN peut aussi
provoquer l'oscillation de la
membrane cellulaire. Mais chaque membrane est reliée par des
structures bien
connues (le glycocalice) avec la substance fondamentale, sur laquelle
repose la
régulation globale de l'organisme et qui est identique au
système d'acupuncture
(15). Les vibrations de la membrane peuvent donc être
transmises aux structures
polarisées, également aptes aux vibrations, de ce
système de communication. H.
Fröhlich, professeur de physique
théorique, a calculé sur la base des
propriétés de ces structures et de la
polarisation de la membrane, que les systèmes biologiques
doivent présenter des
vibrations électromagnétiques longitudinales dans
l'ordre des 1011 à 1012 Hertz
(16). L'ensemble de l'organisme forme donc un champ
électromagnétique unique,
dont la portée dépasse les limites
matérielles de la surface corporelle. Avec
le procédé photographique selon Kirlian, il est
en effet possible de mettre en
évidence cette sphère
énergétique. Des clichés des mains et
des pieds, réalisés
selon ce procédé, montrent un rayonnement sous
forme d'auréoles autour des
doigts et des orteils. Les altérations de la structure fine
de ces rayons sont
utilisées pour détecter des troubles fonctionnels
de ce champ énergétique, et
par conséquent de
ce systèmes de
transmission d'information que représente la substance
fondamentale, car il est
bien connu que tous les méridiens d'acupuncture aboutissent aux doigts et aux orteils. Pour
beaucoup de médecines traditionnelles et empiriques,
l'existence de ce champ
énergétique est une réalité
évidente. Il suffit de penser à la
théorie indienne
des chakras ou à la radiesthésie. Il n'est pas
possible, dans le cadre de cette
étude, d'entrer dans le détail des
différentes méthodes thérapeutiques
qui
influencent l'organisme par des informations ou énergies de
nature
électromagnétique; en fait, la plupart des
médecines naturelles reposent sur
ces principes. De ce point de vue-là il n'y a d'ailleurs
guère de divergences
dans les milieux des médecines naturelles. En ce qui
concerne les moyens
utilisés, il existe cependant de larges
différences. Guillé et Popp ont tous
les deux exposé des hypothèses qui permettent
d'expliquer le mode d'action des
différentes médecines naturelles par des
phénomènes de nature
énergétique. Très
schématiquement on peut distinguer trois sortes de
phénomènes qui résultent
d'informations de nature vibratoire:
- L'influence d'énergies vibratoires de
l'environnement qui agissent comme des informations sur le
système nerveux central,
avec tous les phénomènes psychiques conscients,
ou subconscients, normaux ou
paranormaux que cela implique.
- L'interférence
d'énergies vibratoires avec le champ
énergétique de
l'ensemble de l'organisme (radiesthésie,
procédés bioénergétiques
divers etc.)
- L'influence
plus spécifique sur le métabolisme ou les
réactions
physiologiques des propriétés
énergétiques de substances absorbées,
agissant
comme des informations. Il peut s'agir de substances nutritionnelles
ordinaires
(vitamines etc.), d'éléments-traces
(métaux catalyseurs), de quantités
minimales d'autres substances naturelles (phytothérapie,
organothérapie etc.)
ou simplement des propriétés
électromagnétiques spécifiques de
l'eau
(homéopathie). L'homéopathie
est l'exemple le plus pur d'un traitement agissant uniquement par des
informations, par des énergies vibratoires dont l'action
passe par la fonction
de téléostasie, par le potentiel situé
entre les données
prédéterminées et les
possibilités futures indéterminées,
qui peut conduire vers l'auto-organisation
ou, autrement dit, l'auto-guérison. Le mode d'action de
l'homéopathie est
expliqué dans l'annexe et
il est
applicable plus ou moins à tous les remèdes qui
influencent l'organisation
biologique comme des informations. Pour
résumer ce chapitre important, on peut dire que la
téléostasie est la fonction
du traitement de l'information en général et par
conséquent de l'évolution par
auto-organisation. Au niveau cellulaire, elle correspond à
une structure
clairement délimitable: le noyau cellulaire. Du point de vue
biochimique, cette
fonction de l'information est assurée surtout par les acides
nucléiques mais
aussi par les protéines, ce qui laisse supposer que les
radicaux azotés,
associés aux ions métalliques modulateurs, jouent
un rôle important dans le
traitement des signaux de nature
électromagnétique. La définition de la
téléostasie par l'antagonisme
détermination-indétermination se retrouve
à tous
les niveaux de l'organisation biologique, aussi bien dans les nouvelles
théories de l'évolution par auto-organisation que
dans des faits génétiques,
biochimiques et biophysiques. Cet antagonisme s'est
avéré indispensable pour
mener des problèmes importants des sciences physiques vers
de nouvelles
solutions. Les propriétés spécifiques
de la téléostasie peuvent toutes être
ramenées à celles des vibrations
électromagnétiques. C'est pourquoi cette
fonction ne peut pas être attribuée à
une structure spécifique, à un feuillet
embryonnaire ou à un organe, car
elle est
assurée par un champ énergétique ou
champ
vibratoire qui relie tous les
noyaux
cellulaires et qui est à l'origine du fonctionnement global
de l'organisation
biologique. La téléostasie et le champ
énergétique cohérent des
systèmes
biologiques permettent d'expliquer le mode d'action de
l'homéopathie et de
beaucoup d'autres méthodes de traitement naturelles qui
conduisent à
l'auto-guérison, c'est-à-dire à
l'auto-organisation, par des informations
spécifiques de nature
électromagnétique. Récapitulation.
Le tableau
suivant (Fig.3) permet de résumer
en une
vue d'ensemble ce qui vient d'être exposé: les
caractères spécifiques les plus
importants auxquels chacune des trois fonctions primordiales peut
être
reconnue. Les aspects embryologiques ont été
abordés dans le texte mais ne sont
pas inclus dans le tableau, car en raison de l'évolution
même des organismes
supérieurs et de leur ontogenèse complexe, les
structures embryonnaires ne
peuvent pas être schématisées
à outrance sans risque de confusions majeures. Une
attention particulière est à porter aux
éléments biochimiques et aux aspects
énergétiques. Il s'agit de définir en
quelque sorte les ingrédients principaux
de la "soupe originelle" qui, théoriquement, est
à l'origine de la
vie. Le carbone et les composantes de l'eau, l'oxygène et
l'hydrogène, sont les
substrats indispensables du métabolisme et conditionnent son
fonctionnement par
l'intermédiaire du potentiel d'oxydo-réduction et
du pH. Le phosphore des
membranes et les ions qui lui sont liés
déterminent les énergies de
polarisation. Enfin l'azote, présent dans toutes les
protéines et les acides
nucléiques, qui constituent les structures vibratoires (SV)
fonctionnant comme
récepteurs d'énergies vibratoires (EV), joue sans
doute, avec les métaux
modulateurs de ces énergies, un rôle essentiel
dans le décodage et le
traitement des informations. Mais le résultat le plus intéressant qui émerge de cette synthèse est sans doute la constatation que chacune des trois fonctions primordiales postulées correspond à une des trois propriétés d'un champ énergétique propre à l'ensemble de l'organisme. Son intensité ou amplitude résulte en effet du métabolisme, donc de l'homéostasie. Sa polarisation détermine les formes corporelles en régissant les relations entre les parties; elle est à l'origine de l'hétérostasie. Enfin ses fréquences vibratoires constituent les informations traitées par la téléostasie. La conception selon laquelle l'unité de l'être vivant repose sur un champ énergétique mène vers une compréhension nouvelle des relations globales en biologie et, au-delà de celle-ci, elle réalise l'unité de la conscience avec la réalité physique, puisque la connaissance émerge elle-même de l'organisation biologique. Fig.
3 - Propriétés spécifiques des
fonctions primordiales
Source: Les trois visages de la vie Notes
bibliographiques. (1) A.
Dollander et R. Fenart, "Eléments
d'embryologie" (1970), p.
185. (2) A. Pischinger,
"Das System der
Grundregulation", (1989). (3) ibid.
voir Heine,
p. 25 et O. Bergsmann, p. 121 - 122. (4) ibid.
p. 29. (5) F.-A.
Popp, "Neue Horizonte in der Medizin", (1987) p.
141-142. -
L'auteur défend une conception analogue. Il explique que
certains canaux du
tissu existent en tant que "ondes de résonance en espace
creux" et
que les méridiens doivent être conçus
comme des voies de communication
privilégiées pour ces ondes de
résonance électromagnétique. Les
points
d'intersection de ces supports de champs d'ondes seraient alors les
points
particuliers de la peau connus comme points d'acupuncture et toutes les
lignes
d'intersection de canaux reliés aux organes seraient des
méridiens. (6) F.
Jacob, "La logique du vivant", p. 146. (7) E.
Mayr, "La biologie de l'évolution"
(1981), p. 145 et 157. (8) S.
Lupasco donne dans l'annexe de son livre
"L'énergie et la matière
vivante" une "systémologie" qui repose sur trois
antagonismes.
(Voir le commentaire concernant cette théorie dans l'annexe
:
"Complémentarité, antagonisme et fonction".) (9) H.
Atlan, "L'organisation biologique et la
théorie de
l'information", p. 281 et 282. - Dans un autre livre, "A tort et
à
raison", H. Atlan défend la méthode
réductionniste des sciences, dont il
distingue la réalité de celle des conceptions
mystiques, comme si les deux
n'appartenaient pas au même monde. (10) ibid.
p.280. Atlan
met en doute l'irréversibilité du temps lorsqu'il
écrit: "Une conséquence en
est, qu'au moins sur un point, la conception de l'évolution
à laquelle nous
avons été conduit est sensiblement
différente de celle qui est souvent admise:
elle accorde une antériorité aux processus
d'auto-organisation sur ceux de
conservation par reproduction invariante, et de "programmation". J.
Monod a parfaitement posé le problème central de
la biologie depuis plus d'un
siècle, à savoir la reconnaissance et la
compréhension simultanées des
phénomènes d'invariance et de ceux, qu'il appelle
téléonomiques, de
réalisations apparentes de projets. Ce sont ces derniers qui
posent le plus de
problèmes à la recherche scientifique car ils
conduisent, apparemment
inévitablement, vers des attitudes finalistes qui sont
incompatibles avec
l'attitude résolument causaliste qui est le fondement de la
méthode
scientifique elle-même. En effet, toute cette
méthode repose sur le principe
suivant lequel la cause précède l'effet;
l'idée qu'il puisse en être autrement,
que la cause d'un phénomène pourrait non pas
précéder ce phénomène dans
le
temps mais le suivre et n'apparaître que plus tard, est
incompatible avec la
notion d'orientation et d'irréversibilité du
temps." (11) E.
Guillé, "L'alchimie de la vie", p. 61. (12) ibid.
p. 85. (13) ibid.
p. 99 (14) F.-A.
Popp, "Neue Horizonte in der Medizin", p. 64 et
suivantes. (15) H.
Heine dans A. Pischinger,
"System der Grundregulation", p. 50. (16) F.-A. Popp,
ibid. p. 34. |